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Titan asbl : 25 ans de contribution à l’élaboration d’un univers numérique et sémantique

Afin de faciliter la navigation dans ce site, nous avons scindé les travaux en quatre périodes :

Période 1994- 2003 : des normes et standards au décodeur numérique (Set Top Box) 

1993 est une année porteuse pour les initiatives nouvelles dans le domaine de la radiodiffusion européenne ! Suite à l’échec du projet HDMAC/D2MAC pour la télévision en Haute Définition analogique, l’industrie européenne fonde le DVB (Digital Video Broadcasting). Ce dernier va normaliser le DVB-S pour la télévision numérique via satellite et, peu après, le DVB-C pour la télévision câblée numérique. Dans ce concert technologique, l’ISO normalise fin 1994 à Singapour la norme MPEG2 ! Tous les ingrédients (modulation et compression) sont disponibles pour un projet de prototype de décodeur numérique ouvert (Set Top Box) que l’asbl Titan lance en mars 1994. Portée par les travaux préparatoires des «Carrefours de l’audiovisuel », elle dispose en son sein des compétences industrielles et opérationnelles requises pour concevoir et développer une expérience de télévision numérique. 

Il y a de l’énergie pour offrir une résolution d'image supérieure, la réception analogique en format 16/9, une augmentation significative de l’offre de contenus via des multiplexes de programmes, la possibilité de crypter un ou plusieurs flux de programmes (ce qui motivait les télévisions à péages). Avec les moyens disponibles l’asbl fédère une transmission numérique via une collaboration des différents acteurs : la RTBF pour le contenu, Philips pour l’encodage, Belgacom pour la transmission via fibre optique et l’association des câblo-opérateurs pour la réception et le décodage du signal. Avec l’aide de la société Philips, l’asbl entreprend également des travaux sur la définition d’un système de cryptage (baptisé OSCAR) en vue de démontrer la possibilité pour plusieurs prestataires de services de cohabiter dans un même système !

En 1997, la fièvre est retombée, et Canal+ Belgique se lance seul dans l’aventure numérique! Le décodeur est strictement «câble» et la technologie embarquée française (Mediaguard et MediaHighway), ce qui ne sera pas sans conséquences sur le développement ultérieur du numérique en FWB.

La page du développement technique (décodeur et infrastructure) de la diffusion se tourne, au moment ou celle des contenus s’ouvre ! A partir de 1998, les efforts de l’asbl vont porter exclusivement sur le développement de solutions numériques dans le domaine de la production avant celles de l’archivage pérenne.

En 2000, c’est la BBC qui frappe les esprits avec son «SMEF» (Standard Metadata Exchange Format) ! A partir de cet instant le terme de Metadata devient omniprésent ... ainsi que celui d’ «essence» (Audio/vidéo) ! L’asbl travaille dans quelques projets avec l’ambition de promouvoir le XML naissant ! C’est aussi la première fois qu’elle avance l’hypothèse d’un archivage numérique basé sur le concept d’un site Web pour le projet AIME (Archivage Intelligent Multimedia Economique) déposé conjointement avec le CIRTEF.

Période 2003-2008 : des normes (ISO-OAIS) aux projets (ACE Media, Memories) et initiatives (EMWRT) 

C’est l’irruption de nouveaux concepts ... la production audiovisuelle quitte l’univers artisanal pour des outils numériques ! Ce sont les outils DAM–MAM qui émergent et qui vont se frotter au caractère rugueux des bases de données relationnelles !

Fin 2003, la normalisation par l'ISO de l'OAIS (Open Archival Information System ou Système ouvert d'archivage d'information) va lourdement peser sur la vision des projets de l’asbl Titan. Elle va s’investir dans la promotion de ce modèle qui décrit dans les grandes lignes les fonctions, les responsabilités et l’organisation d’un système destiné à préserver de l’information (en particulier des données numériques), sur le long terme, pour en garantir l'accès à des communautés d'utilisateurs identifiés. Le maître mot est « interopérabilité » ... la pérennité dans le temps est gage d’interchange dans l’espace !

Compte tenu de l’importance de la modélisation ISO/OAIS, du Web sémantique et des travaux de l’IFLA (FRBR) dans les développements de l’asbl, des descriptions et des analyses figurent sur l’onglet « Technologie » de ce site web.

En 2008, au sein du projet Memories, l'asbl Titan prend l'initiative d'étudier et de développer AXIS-CSRM sur base d’une expression des besoins exprimés par le programme « Mémoire du Monde » [Memory of the World (MoW)] de l’UNESCO (sous l’impulsion de Madame Joie Springer [responsable du programme] et avec des contributions de l’ancien responsable Monsieur Abdelaziz Habib) (cf. collaboration UNESCO et l’asbl TITAN dans le cadre du projet Memories (FP6-IST 035300)). 

Sur la base d’une initiative similaire à celle de la LoC (Library of Congress), l’association organise à partir d’octobre 2006 (et jusqu’en 2013), un événement intitulé: European Media Wrapper Round Table. L'EMWRT a permis de confronter régulièrement des points de vue sur les problématiques de la manipulation d'objets culturels (les contenus audiovisuels, les photos, les textes et les métadonnées qui les caractérisent.) L'ensemble des documents relatifs à ces conférences figure sous l'onglet EVENTS.

Période 2008-2014 : les projets majeurs : MediaMap, MediaMap+ - AXIS-CSRM et AXIS-OK 

La période 2008 – 2014 est marquée par une activité importante au sein de projets de recherches et de développements conçus et développés au sein du Cluster européen CelticPlus qui vont traiter des dimensions de la gestion de l'information et de la communication dans les media. 

Initié par la Société SKEMA (une Spin-Off de l’UTC Compiègne), le projet MediaMap ouvre le bal ! Le titre donné à ce projet est éclairant : il faut pouvoir cartographier un contenu pour accéder à de la connaissance ! Les partenaires (franco/belge) sont nombreux, assidus, ... et l’élaboration de Use Cases (Expo 58 – Congo 60) contribue à l’accélération de l’appréhension des technologies de l’information sous-jacentes.

En juin 2010, la participation au SemTech à San Francisco va amplifier le discours sémantique ! L’heure est aux données liées (LOD : ou données ouvertes liées) ! Elles constituent un ensemble émergent de concepts et de technologies permettant de combiner et d'intégrer ces données. Cette branche passionnante du Web sémantique trouve des applications dans de nombreuses applications en matière d’extraction, d’intégration et de gestion de données. 

Sur la base des résultats obtenus par MediaMap certains partenaires vont poursuivre les travaux au sein du projet MediaMap+ ! 

Au cours de ces deux projets, l'asbl a mené huit ans de recherche et de prototypage sur un modèle sémantique conceptuel (AXIS-CSRM) traitant de l'intégration des anciennes archives analogiques, de l'évolution des archives à l'ère numérique, et l'internet des objets.

En parallèle l’IASA, l’UNESCO et les groupes de travail de l’UER-MIM/MDN vont largement contribuer aux développements des concepts. Les propriétés générales et les objectifs d’AXIS-CSRM vont trouver un écho dans l'initiative IASA-OK [de la Task force «Organizing Knowledge» de l'IASA - Association internationale pour les Archives Sonores et Audio-visuelles] et dans le programme de l’UNESCO « Memory of the World ».

Enfin, les «EMWRT» organisées conjointement avec MediaNet Vlaanderen et le Twist Cluster permettent une dissémination des concepts et des acquis ! Les prototypes visent à démontrer comment cette approche favorise l’enrichissement sémantique des objets audiovisuels afin de permette à un diffuseur d’échanger facilement des contenus, à un producteur d’élargir son public, à un distributeur d’étendre sa portée et enfin à l’utilisateur d’accéder plus facilement aux ressources disponibles.

Période 2015-2019 : AXIS-GATE,-MOM, -SOW, -OK, IPG4U & the UNESCO 

Avec la collaboration active des étudiants de l’institut IG2I à Lens, l’asbl va mener plusieurs projets qui traitent de l'enrichissement du contenu textuel brut (AXIS-GATE avec la RTBF), des liens entre les ressources physiques du monde réel et ses représentations numériques (AXIS-MoM avec le Musée Mariemont) et de la modélisation d’une indexation centrée sur le concept d’événement [Event] pour du contenu multimédia (AXIS-SOW avec la RTBF, Memnon, SGT et Perfect Memory).

Pour le dernier projet, Titan a jeté les bases d'un croisement d’une source synchrone et de représentations (texte, vidéo, son, image) autour du concept [Event], offrant une contribution à la dynamique de dissémination sur les problèmes d'interopérabilité.

Avec IPG4You, l’asbl tente un retour aux sources ... Concrètement, l'idée est de dépoussiérer l’EPG (Electronic Program Guide) conçu dans les années 90 sur la base de concept du Télétexte ! Il s’agit de créer une plateforme commune exposant en temps réel tous les contenus des chaînes (francophones?) rassemblés sur une seule et même application qui sera accessible via la télécommande sur le téléviseur. Cette plateforme proposerait une navigation entre les différents programmes, en direct ou en mode replay, sur les écrans fixes et mobiles, avec des compléments d’information en mode « linked open data » ! Avis aux amateurs ???

Tous ces travaux vont rapprocher encore davantage l’association des arcanes de l’UNESCO ! En 2016, création du Comité francophone et germanophone « Mémoire du Monde », et dans la foulée un Comité belge qui chapeaute les deux comités. A partir de 2017, c’est aussi la présidence de la Sous-Commission francophone et germanophone « Communication et Information » qui insuffle une nouvelle dynamique aux travaux entrepris : travaux sur les recommandations pour le programme MoW, pour la définition des indicateurs de l’universalité de l’internet, des REL (Ressources Educatives Libres), ... 

Pour l’UNESCO, les pouvoirs publics et autres détenteurs de patrimoines, la référence n’est plus la collection d’objets physiques, mais bien le concept de «Patrimoine Documentaire» (Documentary Heritage).! Pour assurer la sélection, la protection, la représentation, les transcriptions et l’accès au «Patrimoine Documentaire» [Documentary Heritage], le traitement de documents isolés n’est plus d’un niveau suffisant car il faut pouvoir prendre en considération des collections d’objets, parfois dispersés et détenus dans plusieurs endroits ou Institutions, ayant une cohérence de signifiés, qu’il faut représenter avec leurs liens et dans leurs contextes, potentiellement de multiples façons, .. Ce sont des ensembles de documents qui font sens comme un tout cohérent dans un contexte donné (mondial, local, domaine intellectuel [science / culture / politique / social / économique …]). Cela signifie qu’un même document peut se trouver dans plusieurs «Patrimoines Documentaires»/Registre (Communautaire, Régional, UNESCO) en fonction du point de vue, du contexte pris; qu’un «Patrimoine Documentaire» peut contenir des documents localisés dans des Fonds distincts... 

C’est en effet le «signifié», le sens de la démarche de l’utilisateur qui prime ! Cela requiert un travail plus élaboré : une connaissance de la structure interne des documents (au minimum les «Entités Nommées») sur la base de traductions/transcriptions synchrones (textuelles / symboliques / transmédia …), une capacité à créer les liens entre des points internes à des documents,... en vue d’offrir une navigation contextualisée et interactive dans des graphes, des arbres de connaissance !

Roger Roberts – Président - June 2019

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